Lorsque l'on débute le parapente, il est parfois difficile de savoir vers quel type de matériel s'orienter. Mon intention était de vous rédiger un petit récapitulatif de toutes les bonnes questions à se poser avant un achat. Mais j'ai retrouvé un article traitant de ce sujet et réalisé il y a quelques années dans la très intéressante revue spécialisée PARAPENTE Mag.
Cet article était tellement judicieux, qu'avec l'accord de leur rédaction bien sûr (encore merci à eux), j'ai souhaité vous en faire part intégralement.
Parapente : conseils pour s'équiper
Si vous avez dix ans de parapente, vous savez déjà tout ce qui suit. Mais si vous en êtes encore à vos premiers vols, voici quelques conseils pour vous équiper intelligemment…
Le choix d'une aile
Un moniteur célèbre et compétent affirme : « prends celle que tu veux, elles sont toutes bien ». D'autres accordent de l'importance à chaque détail : un demi point de finesse, 2 ou 3 km/h en plus ou en moins, des élévateurs plus ou moins larges et souples, la couleur des suspentes, le système d'attache des freins, le poids de l'aile…
Le feeling (c'est-à-dire la sensation d'être en accord ou non, en osmose ou non, avec l'aile) nous paraît être, dans tous les cas, le paramètre le plus déterminant : on se sent bien dessous ou non… et souvent, on ne sait pas définir pourquoi.
Bref, le choix d'une aile ressemble à celui d'une voiture : une affaire complexe, très personnelle, une histoire de passion !
Mais répétons le fortement : dans le cadre d'un niveau donné (qu'il soit signifié par la catégorie d'homologation ou par le niveau de préconisation du constructeur), vous pouvez difficilement vous tromper. Les ailes dangereuses sont désormais systématiquement éliminées par le tamis des homologations et la qualité globale du matériel est exceptionnelle.
En guise de conseils pour aider les nouveaux venus au vol libre, voici quelques humbles convictions, acquises au fil de 18 années de vol et d'un travail permanent d'observation.
La finesse
Avant tout, nous sommes archi convaincus qu'un demi point de finesse en plus ou en moins n'a que très peu d'importance, même si nous reconnaissons que planer c'est sympa.
Image source : Fédération Française de Vol Planeur
La vitesse
Elle nous paraît un peu plus déterminante, mais là encore, c'est relatif : telle aile peut manquer de vitesse bras haut et s'avérer suffisamment rapide (tout en restant solide) avec l'accélérateur. Et de toute façon, 2 ou 3 km/h de plus ou de moins ne changent pas la vie.
Le feeling
Écoutez votre instinct ! Le « feeling » nous semble de loin le point le plus important. Des commandes légères ou au contraire résistantes, très réactives ou au contraire filtrantes, un virage plus ou moins homogène, un comportement plus ou moins vif, une élévation légère ou au contraire paresseuse…autant de sensations parfois difficiles à identifier avec précision, mais ou le corps saura bien, lui, reconnaître ce qui est bon pour lui et ce qui l'est moins.
La sécurité
A l'exception de rares ailes ayant un comportement « instable spirale » (signalé dans les essais des revues et désormais repéré par les tests d'homologation), la totalité des ailes des premiers niveaux d'homologations (Afnor Standard Dhv 1 et 1-2, Cen A et B) nous paraissent extrêmement sûres.
Le niveau
Il existe une grande différence de niveau de pilotage requis entre les ailes des premiers niveaux d'homologation et des ailes plus performantes destinées à la compétition : en cas de grosse fermeture notamment, les réactions de ces dernières seront beaucoup plus vives et difficiles à maîtriser, surtout en vol accéléré.
La solidité
Les ailes actuelles homologuées sont structuralement très solides (y compris les ailes dites montagne). Sauf dans le cas précis d'une utilisation en acrobatie qui nécessite des ailes spécifiquement renforcées et dont la durée de vie sera plus limitée.
Le vieillissement
La plupart des ailes actuelles vieillissent bien (y compris les ailes montagne). Leur durée de vie variera évidemment en fonction de l'utilisation qu'on en fera. Dans le cadre d'une utilisation normale, une aile peut facilement durer 10 ans et plus, ce qui représente des centaines d'heures en vol en sachant que la plupart des pilotes effectuent bien moins de 50 heures de vols par an. Une utilisation très intensive (certains pilotes volent plusieurs centaines d'heures par an) réduira évidemment la durée de vie de l'aile et nécessitera des contrôles plus fréquents. Dans le cas d'une utilisation acrobatique intensive, la durée de vie d'une aile peut même ne pas excéder une ou deux années.
Soins et contrôles
La très grande solidité du matériel actuel ne doit pas nous dispenser d'êtres soigneux… comme on peut l'être avec n'importe quel autre aéronef : pliage soigné, pas de rangement ni de stockage humide, ne pas traîner l'aile au sol sur des surfaces abrasives. Un contrôle tous les deux ans en utilisation normale, tous les ans en utilisation intensive, nous semble de bon aloi.
La charge alaire
Les ailes actuelles nous semblent avoir des comportements encore plus sûrs lorsqu'on les charges : elles volent plutôt mieux en haut de fourchette.
Les ailes légères offrent une sécurité encore meilleure parce qu'elles sont plus amorties en vol. Elles sont plus faciles au gonflage et ont donc un comportement plus facile au décollage.
Enfin n'oubliez pas : passer à la catégorie supérieure, oui… si l'on sait quasiment tout faire avec une aile école : décoller vent nul et vent fort, face et dos à la voile, reposer au déco, se vacher dans un petit terrain, maîtriser les wing over et les descentes d'urgence, enrouler un thermique jusqu'en haut etc…